samedi 6 février 2016

Haïti : émission de 1975 « The birds of America »



Le procès des timbres de l’été 1975 en Haïti
Extrait du site : http://elsie-news.over-blog.com, par Guillaume Jean-Mary, 2013

aèrien
A l’occasion du 150ème anniversaire de la publication de « The birds of America » : ouvrage publié entre 1827 et 1838 par le naturaliste et peintre John James Audubon contenant l’illustration d’une large variété d’oiseaux aux Etats-Unis d’Amérique, les autorités haïtiennes ont fait émettre toute une variété de nouveaux timbres (de 5 centimes à 5 gourdes) qu’on a du rapidement retirer de la circulation en raison du commerce de faux-timbres de postes circulant en parallèle.
Huit personnes dont un ministre du gouvernement ont été mises aux arrêts, accusées d’avoir contrefait la signature du ministre du commerce et de l’industrie à travers un document autorisant la compagnie « J. and H. Stolow » de New York, à émettre les séries de timbres Audubon. Le même jour, le ministre du Commerce et de l’industrie Serge Fourcand, patron de l’entreprise Henri P. Bayard, a été limogé puis placé en résidence surveillée. Coercition et pots de vin résultant de cette entreprise mafieuse ont fait que l’état haïtien ne collectait que 20% des ventes de timbres, selon le Matin du 9 avril 1975, plus de 23 millions de dollars détournés.
Résumé du verdict : procès du 10 septembre 1075
- Serge Fourcand, Pierre Richard Maximilien et Fritz Denis, libérés pour faute de preuves. 
- Frantz Leroy : 7 ans de travaux forcés pour usage de faux 
- Marlène Leroy (femme de Frantz Leroy) : 2 ans de prison ferme 
- Guy Leroy et René Exumé : 3 ans de travaux forcés, pour complicité 
Ils ont été aussi condamnés à verser chacun, une amende de $14000, $30000 de dommages intérêts + frais
- Eugène Maximilien : absent du procès, a été condamné le 5 novembre 1975 à 15 ans de travaux forcés + $14000 d’amende + $30000 de dommages intérêts + biens séquestrés.
Récurrence historique :
Les condamnés sont sortis de prison peu de temps après. D’autres n’y ont jamais été.
Les amendes et dommages intérêts qui devraient être payés à la Direction Générale des impôts (DGI) pour le compte de l'Etat haïtien et à l’entreprise Henri P. Bayard, impayés.