Le but de cet article n’est pas une
étude approfondie, mais plutôt une synthèse d’un sujet que certains ignorent
peut-être mais qui leur permettra lors d’une discussion entre philatélistes de
ne pas paraître trop ignorant. Il est
vrai que ce sujet intéresse surtout les collectionneurs français, mais de
nombreux belges se sont également passionnés pour cette thématique relative à
un épisode du siège de Paris par les Prussiens en 1870. L’encerclement de Paris
fut effectif à partir du mois de septembre 1870. Toute communication avec la
province est quasi impossible.
C’est alors que certains eurent l’idée
de quitter Paris par les airs au moyen de ballons. En même temps que les
personnes, du courrier sera également transporté par la même voie.
Sur les 136 jours que durera le siège de
la ville, pas moins de 67 ballons quitteront
la capitale française, avec des fortunes diverses.
Chaque ballon portait un nom.
Le premier qui quitta Paris s’appelait le " Neptune”, il avait décollé le 23 septembre 1870 et avait atteint Evreux 3.30 heures plus tard après une vol de 104 kms en
ayant transporté 125 kg
de courrier. Le dernier ballon à avoir quitté Paris était le " Général
Cambronne " le 27 janvier 1871. Le départ de ce ballon eut lieu quelques
heures avant la signature de l’armistice le lendemain. Le choix du nom de ce
ballon n’était pas innocent compte tenu de l’état d’esprit des parisiens.
Fig 2 |
Il avait atteint la Sarthe après un vol de 250
kms.
Pendant cette période de 136 jours de
siège, on estime le nombre de plis transportés entre 2.500.000 et 3.000.000,
chaque pli est limité à 4
grammes maximum.
Le métier d’aéronautes n’était pas
facile. Ils ne disposaient pas à
l’époque de toute l’aide technique dont on dispose maintenant pour se déplacer
dans les airs. Les ballons étaient à la
merci des éléments.. Ils suivaient la
direction du vent. Quelques ballons atterrirent derrière les lignes ennemies,
les occupants furent faits prisonniers et certains furent fusillés.
Le courrier fut confisqué. D’autres
ballons partirent plus vers l’ouest et allèrent s’abîmer en mer. Certains ne
furent jamais retrouvés et les occupent périrent .
Quelques ballons arrivèrent jusqu’en
Belgique et les postiers belges de l’époque firent leur devoir en faisant suivre
le courrier .Des ballons atterrirent à Béclers près de Tournai, au nord de
Chimay ou encore près de Dinant., Un autre atterrit à Breda et le courrier fut
remis à la poste belge qui fit suivre le courrier. Un ballon établit même
véritable record car il atterrit en Norvège après un vol de 1200 kms.
1955 - YT n°1018 |
Chaque pli doit faire l’objet d’un
examen minutieux. Certains faussaires
l’ont bien compris lorsque l’on connaît les cotes attribuées à ces plis. Il
suffit de jeter un coup d’œil au chapitre consacré à ce sujet dans les
catalogues de France.
Nous n’allons pas entrer dans les
détails. Il est néanmoins bon de savoir que chaque ballon est répertorié avec
son nom, sa date de départ, sa date et lieu d’arrivée (ou le sort qui lui a été réservé).
1970 - Poste Aérienne n° 45 |
Pour savoir que le pli entre dans cette
catégorie, il faut vérifier la date et son lieu de départ.
Tous les plis partaient de Paris et
seuls sont à prendre en ligne de compte ceux oblitérés entre le 23/09/1870 et
le 28/01/1871.
Certains
plis sont pourvus d’un cachet « PAR BALLON MONTE » (fig1) ou d’une
annotation faite à la main (fig 2)
En
1955 et 1970, la poste française rappela cet épisode en émettant un timbre.