Publié avec l’aimable autorisation d’Héloïse rédactrice en chef du
Delcampe Magazine.
http://www.delcampe.net/magazine, et publié sur le
blog du 22 août 2017 « La surcharge roue ailée dévoile ses secrets. »
Henk Slabbinck, ancien président de l’Académie
Européenne de Philatélie est également l’auteur d’une publication de 113 pages
sur la surcharge roue ailée.
Il nous en dévoile les secrets.
A quoi correspond cette surcharge roue ailée ?
Pour faire court, quand les Allemands ont envahi la
Belgique en 1914, ils ont volé tous les timbres dans les bureaux de Poste et
ont essayé de les revendre en Suisse et en France à des prix diminués allant
jusqu’à 40% de leur valeur faciale. Cela pouvait rapporter beaucoup d’argent.
Il ne faut pas oublier que le timbre est une devise qu’on peut utiliser pour
financer certaines opérations. Ils avaient volé aussi bien les timbres-poste
servant à l’acheminement du courrier, que les timbres de chemin de fer qui
servaient à affranchir des colis.
C’est pourquoi le gouvernement belge décida de lancer une nouvelle
émission de timbres pour remplacer ceux qui avaient été volés. Il sortirait
alors les anciens du commerce et l’affaire serait réglée
Toutefois, nous sommes en temps de guerre et il n’y
a plus de chemin de fer dans la petite partie de la Belgique inoccupée. Il
reste seulement trois gares opérationnelles : Poperinge, Furnes et Adinkerke à
la frontière française. Le gouvernement décide alors de construire une nouvelle
ligne de chemin de fer qui relie Adinkerke à Poperinge afin de pouvoir
acheminer des troupes, des vivres et surtout d’évacuer les blessés.
Cette nouvelle ligne de chemin de fer est parvenue à soulager le manque
de volume et a permis aux gens d’envoyer à nouveau des petits colis de la
Belgique non-occupée vers la France. Or, il n’y avait plus de timbres de chemin
de fer car ceux qui avaient été volés ne pouvaient plus être utilisés. Endéans
les 10 jours, le gouvernement belge a préparé une série de timbres de chemin de
fer en utilisant la surcharge roue ailée sur les timbres classiques.
Cette émission a été réalisée en juin 1915 mais,
comme il y avait des offensives à ce moment-là, on l’a à peine utilisée dans un
premier temps, pas plus d’une semaine. Ils ont ensuite été à nouveau utilisés
en décembre 1915 (du 5 au 29 décembre) où des colis ont pu être envoyés à
l’occasion des fêtes. Dès janvier, les nouveaux timbres commandés, comportant
des timbres de chemins de fer, étant arrivés, les timbres portant la surcharge
roue ailée n’ont plus été utilisés.
On ne connaît à ce jour qu’une dizaine de documents
portant ces timbres surchargés qui, vu leur maigre temps d’utilisation, sont
rarissimes, même à l’état neuf.
Pourquoi ce « logo » ?
La roue ailée a toujours fait partie des logos classiques des chemins de fer partout dans le monde. Ce fut donc tout à fait logique de le choisir.
La roue ailée a toujours fait partie des logos classiques des chemins de fer partout dans le monde. Ce fut donc tout à fait logique de le choisir.
Existe-t-il beaucoup
de faux ?
Oh oui ! Bien plus de faux que de vrais vu qu’ils
sont très rares ! Heureusement, les faussaires ont oublié que la perfection est
l’ennemi du crime et ils ont souvent voulu trop bien faire… Une expertise
s’impose lors de tout achat. Certains faussaires ont francisé le nom de «
Poperingue » ce qui fait qu’on les repère tout de suite !
Quelqu’un qui s’y connaît bien peut en différencier
les faux des vrais, sur base notamment de la forme des lettres, du format, de
l’encre utilisée…
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