Mon ami philatéliste André
Grégoire m’a remis 4 timbres pour en trouver l’origine.
Voici ce que j’ai
trouvé.
Lors des travaux de creusement du
dit canal, qui débutèrent en 1859, la Compagnie du Canal de Suez organisa un
service de poste reliant les différents chantiers entre eux et avec le reste de
I’Egypte. En 1862, lorsque le canal d’eau douce reliant Le Caire à Suez via
Ismailia fut achevé, elle mit en service des chalands-poste entre Ismailia et
Zagazig (alors terminus du chemin de fer) et entre Ismailia et Suez.
Entre Port-Said et Isrnailia, la liaison était assurée d’abord en barques
sur le lac Menzaleh et ensuite à dos de chameau jusqu’à Kantara et Ismailia,
ceci jusqu’à fin 1862. Dès le début de 1863, cette liaison se faisait
directement par des bateaux-poste sur la « rigole de service ».
Jusqu’en 1867, le service était gratuit pour tous les employés de la Compagnie, ainsi que pour les commerçants établis sur les différents chantiers. Mais, en 1868, Gustave Riche, directeur du service de la poste, proposa de le transformer en service payant, organisé et réglementé sur le modèle du service postal français. On créa dans ce but quatre timbres aux valeurs suivantes: 1 c., 5c., 20c. et 40c., qui furent imprimés par la Maison Chézaud Aîné et Tavernier, à Paris, et dont la livraison fut effectuée en Egypte aux environs du 8 juillet 1868. (La première date connue sur lettre est le 14 juillet.)
Jusqu’en 1867, le service était gratuit pour tous les employés de la Compagnie, ainsi que pour les commerçants établis sur les différents chantiers. Mais, en 1868, Gustave Riche, directeur du service de la poste, proposa de le transformer en service payant, organisé et réglementé sur le modèle du service postal français. On créa dans ce but quatre timbres aux valeurs suivantes: 1 c., 5c., 20c. et 40c., qui furent imprimés par la Maison Chézaud Aîné et Tavernier, à Paris, et dont la livraison fut effectuée en Egypte aux environs du 8 juillet 1868. (La première date connue sur lettre est le 14 juillet.)
Pour
oblitérer ces timbres, des cachets à date mobile furent commandés à Paris, pour
les 12 Bureaux suivants: Port-Said, Raz-EI-Ech, Kil. 34, Kantara, El Guisr,
Chancier VI, Ismailia sur le canal maritime, et Serapeum, Kil. 42, Chalouf,
Kil. 83 et Suez sur le canal d’eau douce. Cette commande fut embarquée à
Marseille le 28 juillet, mais en attendant sa réception, on annula les
timbres-poste spéciaux avec des cachets de fortune: à Port-Said, on utilisa le
cachet du Bureau francais: grand chiffre 5129 dans un losange de points, à
Kantara on oblitéra à la plume, à Ismailia on employa un rectangle de points
allongés, en bleu, et à Suez un cercle incomplet forme de gros points en
losanges, frappé également en bleu.
En fait, les cachets spéciaux arrivèrent trop tard pour être utilisés sur les timbres de la Compagnie, car, le 7 août 1868, un accord avait été signé avec le directeur général des Postes égyptiennes, Muzzi Bey, par lequel la Compagnie du canal cédait à la Poste égyptienne le service de la poste dans l’isthme à partir du 16 août, ainsi que tous ses bureaux postaux et son matériel, y compris quatre cachets spéciaux, qu’on ne trouve donc que sur des timbres égyptiens (encore ne connait-on guère sur lettres que Chantier VI (2 pièces connues à ce jour). Sur détachés, on trouve les trois autres: Raz-El-Ech, Kil. 42 et Kil. 83).
Les
timbres-poste de la Compagnie du canal de Suez cessèrent donc d’avoir cours le
16 août 1868. Ils n’avaient donc duré qu’à peine cinq semaines, c’est ce qui
explique la rareté des lettres sur lesquelles on les rencontre: on en connait
21 à ce jour. Elles ont donc toutes passé par bateau, non sur le canal de Suez
proprement dit, qui n’était pas terminé, mais sur la « rigole de service” et le
canal d’eau douce.
La courte période d’utilisation de ces timbres en
fait une des raretés de la philatélie mondiale.
Pour
le philatéliste cette série neuve cote environ 650 €, mais est plus rare
oblitérée, 3150 € ou sur document, 30.000 €. Ils sont toujours non dentelés,
imprimé sur le papier de la marque « La Croix Frères », on trouve
parfois des morceaux du filigrane La + F sur des timbres.
Le
texte est en français, pour rappel que ce sont les français qui ont percés le
canal entre 1859 et 1869, grâce à une levée de fonds géante à la Bourse de
Paris, sous la direction du diplomate retraité français Ferdinand de Lesseps.
Le faussaire Engelhardt Fohl de
Dresde 1858-1906 (Allemagne) a fait plusieurs faux de bonnes factures
de ces timbres. Ces faux ont étés proposé à la vente par Fournier, un autre
faussaire bien connu. Un grand nombre ont été
surchargés 'Falsch!' (Qui signifie « Faux » en allemand)
quand ils ont été découverts. Ils ont ensuite été distribués avec certaines
revues philatéliques. Fohl fit réaliser ses faux par l'entreprise
d'impression Leutsch, jusqu'à ce que la société fasse faillite en 1898.
Ref :
E. Antonini & Dr. J. Grasset.
Catalogue
Yvert vol 3 – 2006 pg 114.